La conférence de Laurent Schiltz – Confédération Construction – Le futur plan de circulation à Bruxelles
Quelles sont les missions de la CCB-C ?
Elle est une représentation des entreprises du secteur auprès des pouvoirs publics bruxellois, auprès des décideurs économiques et autres acteurs de la construction et est une présence dans des instances de concertation et de conseil.
Elle a également une mission de centralisation et de diffusion de l’information : traductions dans un langage clair et nombreux canaux d’information. C’est une mise en valeur du secteur, des entreprises membres et de leur savoir-faire.
Avant d’entamer le chapitre de la mobilité à Bruxelles, Laurent Schiltz nous rappelle l’historique des grands boulevards.
En 1863, Jules Anspach accède au maïorat. Suite à l’épidémie de choléra de 1866 avec 3467 victimes, le bourgmestre voit dans le recouvrement de la Seine une occasion d’embellir la ville. Son idée est de ramener la population aisée vers le centre en y bâtissant des immeubles haussmaniens, architecte pour lequel il voue une passion.
Un contexte difficile et trop de précipitation voient la finalisation de travaux bien moins ambitieux que prévus.
De nos jours, l’artère Max-Anspach est la plus connue et la plus utilisée. Elle est considérée comme un axe prioritaire de circulation et jusqu’il y a peu, comportait 2 bandes de circulation dans chaque sens.
En 2006, Beliris propose un projet de réaménagement des boulevards centraux qui rencontre une forte opposition de la part de l’ensemble des acteurs économiques.
Une conférence de presse commune (UEB, CCIB, UCM et GCCB) explique les enjeux et l’incidence sur la mobilité : le projet est en passe d’être annulé mais au dernier moment, on voit un retour en arrière.
Le manque de communication entre Beliris et les acteurs économiques, l’impossibilité de se procurer les projets vont conduire en mars 2012 à une décision unilatérale de mise à 1 bande circulation, privilégiant une voie pour les cyclistes. Un non-sens pour beaucoup…
Quel est le plan actuel ?
C’est un projet socio-économique qui vise à l’extension de la zone piétonne, augmenter la qualité de vie des habitants et renforcer la force d’attraction commerciale. Pour que cela soit réalisable est envisagé une boucle de desserte et un système de guidage parkings avec une offre suffisante de places de parking. Des actions seront également entreprises au niveau des transports en communs.
Quel est le planning de la mise en œuvre ?
Déjà effectué :
– déc 2012 : accord politique de la zone piétonne
– nov 2013 : comptages par bureau d’étude FLOW
– janv 2014 : examen du réseau routier par Technum
En cours : fév à mai 2014 : simulation plan dans le modèle de trafic régional
Planning des infrastructures :
– 2015 : introduction partielle du nouveau plan de circulation
– 2018 : fin des adaptations aux voiries et à l’infrastructure.
Avis du secteur sur cette mobilité
La CCB-C a toujours porté un message de mobilité plus durable : stimuler plutôt que décourager et basé sur une offre de transport en commun suffisante au préalable !
Ce plan pourrait être une bonne idée : beaucoup de grandes villes ont déjà transformé leur centre en piétonnier et des effets positifs sur la qualité de vie et le commerce sont possibles.
Quelles sont les conditions minimales pour éviter l’échec ? Une approche globale concertée au niveau régional et la réalisation des travaux minimum d’infrastructure (parkings, boucle de desserte etc…) AVANT les restrictions d’accès !!!
Bruxelles a-t-elle les moyens de sa politique ?! Notre réseau de métro est nettement moins performant que les autres grandes capitales européennes et le réseau STIB est déjà saturé à l’horizon 2015 et 2018 !
Pour une mobilité durable, il faut absolument investir massivement dans les transports publics afin de convaincre les utilisateurs d’utiliser d’autres moyens de transport que la voiture individuelle.